Engagez-vous, qu'ils disaient , vous verrez du pays ...

Michel Nespola a 20 ans en mars 1906. Il rêve de voir du pays en faisant son service militaire dans les colonies
ça commence mal ... mais ça finira bien, il recevra même la croix de guerre !

Campagnes de Michel Nespola pendant la guerre 14-18

Livret militaire : 1906-1915 : exempté, malade ... mais instruit,

En 1906 le conseil de révision le déclare exempté car il a les poumons faibles suite à une tuberculose.
Pourtant la guerre 14-18 a besoin de tous. Michel Nespola est mobilisé fin 1914. Affecté à l'infanterie coloniale en mars 1915, un mois après, trop faible, il se retrouve à l'hôpital de Marseille en avril 1915. Il y reste un mois. Ensuite il rejoint son bataillon à Fréjus en tant que caporal.
De là, il part en Afrique ... et il voit du pays

Michel Nespola part en Afrique fin 1915 et rédige son carnet de route.

Voici tout d'abord la carte de la premire étape de son périple.

• Saint-Raphael-->Bordeaux
• Bordeaux-->Pau-->Haut-de-Gan, pour voir la famille de Louise Bordenave, la femme de son frere Jean, future mère adoptive de Marguerite
• Lourdes, tourisme et prières
• Bordeaux-->Leixoes port Matosinhos juste au nord de Porto-Oporto nom anglais de Porto, le bateau y charge du vin!
• Lisbonne et un peu de tourisme
• Dakar

1916- Michel Nespola recrute pour les bataillons des tirailleurs sénégalais

Il est affecté à Rufisque, une des 4 communes (Saint-Louis, Gorée, Dakar et Rufisque) qui bénéficiaient de la citoyenneté française depuis le 4 avril 1792, soit à la période où le concept de citoyenneté française voit le jour, ils font donc partie des premiers citoyens français. (voir article Wikipedia) Ces 4 communes ont envoyé un député à l'Assemblée nationale de la République Française jusqu'à l'indépendance des colonies de l'Afrique-Occidentale française (AOF).

La conscription pour former les bataillons

• Une loi du 29 septembre 1916 disposait : « Les originaires des communes de plein exercice du Sénégal et leurs descendants sont et demeurent des citoyens français soumis aux obligations militaires prévues par la loi du 19 octobre 1915 ».
• En 1916, le député Blaise Diagne (premier député noir) réussit à rendre complète cette citoyenneté en 1916 par une négociation permettant d'établir la conscription dans les quatre communes en échange d'une citoyenneté française (accordée aux parents y compris aux épouses des polygames dans certains cas). C'est ce statut qui permet à Galandou Diouf puis à Lamine Gueye et dans le cadre de la réforme de 1944 Leopold Sedar Senghor d'être députés.

Le retour du bateau lourdement chargé

Fin juillet 1916, Michel Nespola rentre en France. Son bateau, le Djibouti est lourdement chargé : 2.500 hommes de troupes "sans compter les europeens". En fait, Dakar est point d'embarquement de l'ensemble des soldats africains de couleur noire qui se battent sous le drapeau français et qui se différencient ainsi des unités d'Afrique du Nord, tels les tirailleurs algériens. Il arrivera en France sans encombre début août, malgré les menaces de torpillage des sous-marins allemands.

Les bataillons de « Tirailleurs sénégalais » ont été mis en premiere ligne des combats et leur courage a été souligné.

En 1914-1918 lors de la Première Guerre mondiale, ce sont environ 200.000 « Sénégalais » de l'AOF qui se battent dans les rangs français, dont plus de 135.000 en Europe. Environ 15 % d'entre deux, soit environ 30.000 soldats, y ont trouvé la mort (sur un total de 1.397.800 soldats français morts durant le conflit soit plus de 2% des pertes totales de l'armée française) et nombreux sont revenus blessés ou invalides.

Celui de Michel aussi : il est cité à l'ordre du régiment (croix de guerre de bronze) :

"agent de liaison infatigable et courageux. N'a pris aucun repos pendant les journees des 16 et 17/11/1917 malgré les difficultes du terrain et du bombardement".





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