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Ensemble du livre : biographie de François Nespola, 1858-1911
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1885-1886 suite. Le domaine du Comte de Falicon au Ray.


La Prediletta – Wikicommon

Nice Historique, Clement Roassal, Cascade des Mourailles



Pour résumer la documentation

Les quartiers du Ray et de Gairaut sont sur les collines verdoyantes au nord de Nice. La cascade de Gairaut et des Mouraille sont des lieux de promenade spectaculaires (tableau de Clement Roassal).
Au Ray, trois sources sont recensées. Canalisées elles irriguent les cultures maraichères et de nombreux moulins.

Les Comtes Renaud (Reinaud, Reynaldi ...) de Falicon y ont acheté un moulin en 1859 et construit un palais d'été vers 1875 (?) pour bénéficier d'un peu plus de fraîcheur qu'au centre ville L'hiver, ils habitent Quai Jean Baptiste (avenue Félix Faure) en bordure de la place de l'église du Voeu de Nice ou à Turin car jusqu'en 1860 ils sont officiers du roi sarde (le père Henri Rainaldi de Falicon 1811 Turin-1874 Nice) puis de la marine italienne (son fils Emile, 1844- Nice, 1916- Turin)

Le chateau du Comte de Falicon a probablement été construit par Emile ou Michel(dont je n'ai pas trouvé la trace) ou par sa mère Hermenegilda Audiberti, Comtesse de Saint Etienne, veuve d'Henri, décédée à Nice, place du voeu en 1901.
La tombe de cette famille est au cimetière St-Barthélemy.

Suite de l'histoire Nespola

Petite histoire totalement inventée pour faire vivre mon jardinier dans son contexte niçois

cresson des fontaines — En fait, l'argent, c'est le fermier du Comte qui me l'a donné. Barthélémy et moi, nous avions fini le travail et le Comte était satisfait.

— Barthélémy, le mari de ta soeur ? demande Catherine

— Oui, Barthélémy Auda. Je ne pouvais pas faire le travail tout seul. Le comte voulait aménager un jardin derrière son palais pour sa famille mais aussi un lavoir, des cordes à linge près des cuisines. Quelque chose de simple avec de l'ombre, de la verdure et même un petit ruisseau, pas comme le jardin d'apparat devant le palais. Celui-là, c'est l'architecte du palais qui l'a dessiné. Avec Barthélémy, on a creusé deux petites dérivations du canal à la sortie du moulin. L'une pour alimenter le lavoir, l'abreuvoir des écuries. L'autre pour le jardin avec une petite cascade. Le Comte voulait entendre le murmure de l'eau, qu'il disait. Il voulait aussi une cressonière. C'est un bassin peu profond où flottent les plants de cresson des fontaines, un peu comme des nénuphars. Il y en a beaucoup dans le quartier du Ray. Le Comte en voulait un pour montrer et faire goûter à ses invités "la couleur locale". C'est pour cela qu'il m'a choisi pour l'aménager. Il voulait un bassin naturel, pas une pièce d'eau "à la parisienne", qu'il disait.

— Et il t'a fait confiance pout tout ça ? Comment t'a-t-il trouvé ?

Pan-bagnat002 — Un jour quand nous faisions le canal, tu sais, le canal de la Vésubie, il avait visité le chantier et puis il m'a reconnu à l'exposition internationale. Il a vu que je pouvais faire des terrassements et canaliser l'eau. Bien sur Bermont, le métayer nous surveillait et tenait le Comte au courant. Mais lui et toute sa famille nous ont encouragés et ses enfants étaient les premiers venir barboter dans le ruisseau. Tu sais, ils ont beaucoup aimé tes gâteaux ! En échange ils nous faisaient des pans bagna et Bermont m'a trouvé les premiers plants de cresson.

— Je comprends maintenant pourquoi tu partais si tôt et tu rentrais si tard même le dimanche. J'avais peur que tu ne te plaises pas chez nous et que tu préfères les vendeuses de fleurs de la rue Saint-François de Paule et du Cours.

Cours Saleya - Nice
Le Cours en 1880 (actuel Cours Saleya ) et les Terrasses à droite, wikipedia

— Les vendeuses, j'allais leur porter les fleurs et les légumes de Vincent. Il a bien gardé le secret, Vincent ! Il nous voyait bien partir avec le charreton, Barthélémy et moi. On chargeait toujours quelque chose en plus : des pierres, des planches, des canisses.

— Pourquoi, le secret ?

— Ce gros chantier, je n'étais pas sur de le réussir. C'est mon premier jardin. Tu sais, depuis que j'ai vu mettre en place les fondations du bois de Boulogne, ce parc exotique au bord du Var, j'ai toujours rêvé de faire ce travail. C'est dur, il faut charrier les pierres, creuser. À la première mise en eau, le bassin a fui et tout raviné. J'ai bien cru que je n'y arriverai pas. Il a fallu colmater. Heureusement Barthélémy avait confiance, il est optimiste, courageux et plein d'idées. C'est lui qui a imaginé la roseraie et la volière et lui aussi ne ménage pas sa peine. Toujours avec le sourire. ça nous a pris longtemps et il fallait que tout soit prêt pour l'été.

— Tu n'as pas demandé à Battiste de t'aider ? Lui aussi a besoin d'argent.

— Justement, la famille a besoin du salaire de mon frère et Michele lui a dit de ne pas me suivre dans mes grandes idées, trop risquées. Pas sur que le Comte soit satisfait et qu'il nous paie... En plus il avait raison, c'était une folie d'accepter ce chantier au nord de Nice, à plus d'une heure de chez nous. Avec l'accord de Barthélémy, j'ai accepté. Seul je ne me serais pas lancé mais c'était l'occasion de tenter de réaliser un rêve. Bénie soit cette noble famille des Comtes de Falicon. Et voilà, on a réussi, ma chérie, dit-il ému.





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