Les émigrés brigasques en Argentine dernière
mise à jour janvier 2017
Les
Piémontais ont émigré de façon massive
à partir de 1860 vers les pays qui pouvaient leur fournir du travail. Des accords ont même été signés avec différents pays d'accueil dont la
France, la Suède et l'Argentine.
De nombreux descendants cherchent à remonter leurs origines: Baccialon, Bolonotto, Lanteri, Pastorelli. Voici les origines brigasques déjà retrouvées ... Pour aider à compléter, contactez moi en indiquant les renseignements dont vous disposez !
La carte ci-dessus est cliquable sur les images.
"Entre
1850
et 1914, l'Argentine fut l'un des principaux pays d'accueil de
l'émigration italienne outre-atlantique. La plupart des nouveaux
arrivés furent embauchés dans l'agriculture. On peut distinguer deux
phases :
De 1870 à 1895,
les émigrants italiens arrivèrent en masse dans la province de Santa
Fé, où s'amorça un vaste processus de colonisation. La terre fut lotie
puis vendue par l'Etat ou par des particuliers. Grâce à un système de
paiement à tempérament, en peu d'années les colons devinrent
propriétaires. Ils agrandirent ensuite leurs entreprises agricoles,
créèrent des " società di mutuo soccorso " (sociétés d'aide mutuelle)
et des écoles. Le développement agricole de Santa Fé offrit des
débouchés aux émigrants temporaires, qui furent embauchés comme
journaliers pour la saison de la récolte.
De
1895 à 1914, l'émigration agricole s'étendit aux autres provinces de la
" pampa húmeda " (Buenos Aires, Cordoba, Entre Ríos, La Pampa). La
terre ne fut plus lotie et vendue mais le plus souvent offerte en
location par les propriétaires qui développaient parallèlement
l'agriculture et l'élevage. Pendant cette deuxième phase, les
conditions économiques et sociales des fermiers devinrent plus dures
que celles des colons de l'époque précédente. Les marges bénéficiaires
diminuaient tandis qu'augmentait la condition subalterne des fermiers
vis-à-vis des propriétaires, source de revendications et de conflits
sociaux." Source Wikipedia
L"Argentine appelle les émigrés
En 1853, l'Argentine décide de faire appel aux émigrés dans l'article 25 de sa constitution :
"Article 25 Le gouvernement fédéral favorisera l’immigration européenne ; il ne pourra restreindre, limiter, ni frapper d’aucun impôt l’entrée sur le territoire argentin des étrangers dont le but est de travailler la terre, d’améliorer les industries, d’introduire et d’enseigner les sciences et les arts."
Ils ont émigré avec leur famille à Rosario, province de Santa Fé.
Développement agricole de la province de Santa Fe
Pour la province de Santa Fe, l'Etat argentin recherchait des familles nombreuses ( 5 personnes ) et mettait à leur disposition une exploitation agricole de 33 hectares qui leur reviendrait en propre au bout de 5 ans avec l'accord suivant :
le gouvernement fournira
une habitation en bois, composée de deux chambres, d'environ 5 m2
600 kg de farine
des semences de blé , maïs, tabac, coton, pommes de terre et pistache de terre pour environ 117 hectares
15 têtes de bétail, savoir : 2 chevaux et 2 boeufs pour la culture, 7 vaches et 1 taureau pour l'élevage
Ces avances seront remboursées au gouvernement deux ans après leur livraison, et la 3ieme année si la récolte des deux premières années est mauvaise.
Des compagnies maritimes en diffusaient la publicité
Elles se définissent comme des entreprises générales d'émigration et d'expédition outre-mer et proposaient d'encadrer les voyageurs jusqu'à destination.
A cette époque, le voyage se faisait par bateaux à voiles jusqu'au port fluvial de Rosario.
image issue de la page du site le-grenier-de-nos-ancetres.over-blog.com/2015/06/c-comme-californie-une-destination-peu-commune-au-xixe-siecle.html qui n'existe plus. Dommage! et sur le site http://www.memoireetactualite.org/ qui affiche ces journeaux anciens pour la région Rhone Alpes avec un bon outil de recherche, il suffit de taper émigration argentine.
Pour les Piémontais, les départs se faisaient probablement de Gênes.
Grâce au groupe Facebook, il gruppo di tutti i LANTERI che ci sono nel mondo, j'ai pu faire le lien entre la première famille recensée à Piaggia en 1858 et les quatre frères qui ont fondé la ville Lanteri dans la province de Santa Fe en Argentine. Le premier recensement argentin effectué en 1869 ne les cite pas. Par contre, la famille est recensée à Reconquista, un peu au nord de Rosario en 1895.
Elle est née à La Brigue. Son père est Antoine Pierre Lanteri Minet, né à Morignole, La Brigue
Juliette Lanteri (1873-1932)
épouse de Albert Renshaw en 1910 :
Comment
une petite italienne, immigrée à l'âge de six ans en Argentine,
a-t-elle réussi à y faire des études brillantes, en devenir une des 6
premières femmes médecins et à être la première femme à voter? Qui
étaient ses parents et comment ont-ils laissé faire une telle carrière
à leur fille ?
Julieta
Lanteri est née à La Brigue le 3 avril 1873,
C'était peu après le rattachement en 1860 du Comté de Nice à
la France,
Le Comté de Nice avait absorbé une partie du département du Var et
était devenu le département
des Alpes-Maritimes (06), En 1860, les
communes de La
Brigue et Tende avaient été séparées du Comté de Nice,
elles participaient
à l'unité de l' Italie qui venait de se créer,
Ses
parents étaient brigasque pour le père, tendasque pour la mère,
Son père Pierre Antoine Lanteri Minet était né le 7 juillet 1840 au
hameau
brigasque de Morignole,
il savait lire et écrire ce qui n'était pas le
cas de tous, Julietta est le fruit de son deuxième mariage.
En effet, il avait d'abord épousé une française, Régine Bouqué.
il a été recensé en Argentine sous le prénom d'Antoine en 1869 à Buenos-Aires, district fédéral, section 13, image 207. Il avait 28 ans et tenait une boucherie avec sa femme, 30 ans. Régine savait aussi lire et écrire.
A la mort de Régine, il est revenu à La
Brigue et, à l'âge de trente deux ans, a épousé le 6 juin 1872
la mère
de Julieta, Mattea Guido, âgée de 20 ans. (+ voir l'arbre
agnatique de Julieta Lanteri)
Mattea et son frère Joseph
étaient
commerçants à Tende, leur père Maurice était commerçant à
Breil-sur-Roya, Cela devait faciliter leur commerce car Tende et La
Brigue, bien qu'italiennes, bénéficiaient d'accords de zone franche
pour tous les produits locaux, ceux-ci pouvaient s'exporter vers la
France sans taxes de douane. Breil-sur-Roya était juste au sud de la
frontière, dans la partie française.
Dans
le cas des parents de Julieta, cette émigration était le fait de jeunes
qui tentaient leur chance, ce n'était pas le fait de "morts de faim"
pauvres illettrés sans qualification ,
Quelques soient les mouvements des frontières, pendant toute leur
histoire, les Brigasques quittaient souvent leurs montagnes pour
travailler sur la côte ou pour la transhumance hivernale de leurs
troupeaux côtés italien ou français, Nombreux sont les Brigasques nés à
Aspremont, Grasse, Saint Laurent du Var ,,,, Les familles revenaient
l'été au village où étaient restés les vieux , L'argent gagné
permettait d'acheter du terrain ou une ferme,
A partir de 1860, l'émigration piémontaise s'est intensifiée et l'exil
a
remplacé pour beaucoup les travaux saisonniers , L'émigration
piémontaise a été massive de 1860 à 1920,
Julieta
Lanteri , une des premières femmes médecins en Argentine
Première femme inscrite au Collège National de La Plata.
Diplôme de Pharmacologie en 1898.
Thèse de médecine en 1906. Elle était la sixième femme diplômée médecin
en
Argentine. Spécialisée dans les maladies mentales, elle soignait les
femmes et les enfants.
Pour cela, elle a fait de nombreux voyages en Europe de 1907 à 1920
pour ramener des méthodes de traitement et améliorer les conditions de
vie dans les asiles.
Sa candidature au poste de professeur à l'Ecole
de Médecine fut refusée car une femme immigrante italienne ne
pouvait pas obtenir directement la nationalité argentine. En
1910, elle a épousé le docteur Albert Renshaw qui a réussi à lui
obtenir la nationalité argentine en 1911. Ce docteur avait
treize ans de moins qu'elle. Ce mariage a été critiqué pour
ce décalage d'âge. Le couple s'est séparé et Julieta Lanteri
s'est installée de 1920 à 1932 avec sa soeur Régina dans une grande
maison de Berazategui, arrondissement de Buenos-Aires.
Julieta
Lanteri , la première femme qui a voté en Argentine
Dès 1905, Julieta Lanteri a milité pour l'égalité des droits des hommes
et des femmes. Elle a fondé un mouvement politique et un journal .
Forte de sa nationalité toute récente, Julieta Lanteri a voté en 1911.
Les Argentins ont changé la loi électorale pour préciser qu'il fallait
avoir fait son service militaire pour voter. Julieta Lanteri a
demandé que les femmes aient le droit de faire le service
militaire et de voter . Cela a été refusé.
Julieta a continué à militer jusqu'à sa mort le 2 février
1932., écrasée par une voiture. Ce n'était peut-être pas un accident
mais la répression anti-libérale du gouvernement dictatorial
du général José Félix Uriburu.
Wikipedia : "José Félix Uriburu ...Il fit
emprisonner des hommes politiques, il censura les journaux, intervint
dans les universités et persécuta le mouvement du parti radical et les
différentes tendances anarchistes (foristes, usistes,
antorchistes...). "
Julieta
Lanteri, très célèbre dans le monde entier et dans son
pays d'adoption, l'Argentine
En mai et juin 2010, pour
les 200 ans de l'indépendance de l'Argentine, affranchie de la tutelle
espagnole le 25 mai 1810, le musée de Berazategui, arrondissement de
Buenos-Aires, organise une exposition en l'honneur de Julieta Lanteri.
Elle y a vécu de 1920 à 1932 et organisé le
congrès féministe de 1910 .
Les Pastorelli de La Emilia, Province de Santa Fe
<
(Palais
Pastorelli-Lazzaroni et élevage de taureaux
Photos
communiquées par la famille de J-B Pastorelli,
depuis le palais a été vendu par les
héritiers mais l'élevage continue)
Les
descendants de Jean-Baptiste Pastorelli , brigasque né
vers 1855 essaient de reconstituer leur
généalogie. J-B Pastorelli serait :
fils d'Antoine
frère d'Antoine
et Dominique
Cela correspond à la famille recensée en 1858, famille 18.
Les trois frères ont émigré ensemble
mais un des frères , Dominique est rentré au pays
.
Jean-Baptiste a réussi à faire fortune dans l'élevage comme le
montre son palais ci-dessus.
née à Morignole en 1910, elle a
émigré avec son mari E.Giachero, d'abord à Saint Domingue puis en
Argentine.
Elle est la soeur de Constantin Bolonotto qui lui est resté à Saint
Domingue.
Jean Baptiste
Lanteri Massa
Province de Buenos-Aires
né le 25/12/1807 à Morignole, La
Brigue, il a
émigré en Argentine avec sa femme Victoire Franca et y séjournait en
1863. Sur l'acte de mariage de
sa fille Marie en 1863, il séjournait à Buenos-Aires.
Ensuite il est rentré et est mort à Morignole le 24 août 1882.
Pierre André
Lanteri Massa
Province de Buenos-Aires
né en 1826, à Morignole, La Brigue,
fils de Jean-Baptiste (ci-dessus) et de Victoire Franca
il a émigré avec sa femme Anne Marie Lanteri Minet et a eu deux filles
en Argentine
Régine Angele , née à Buenos-Aires le 22/3/1870
Angele Jeanne , née à Buenos-Aires le 16/3/1872
Ensuite, il est revenu à Morignole.
Antoine Pierre
Lanteri
Minet
Province
de Buenos-Aires
né à Morignole, La Brigue en 1840 de
Jacques et Madeleine Banaud
marié d'abord en Argentine à Régine Bouqué
puis veuf remarié avec Mattea
Guido de Tende
2 filles : Julie
Madeleine 1873 (restée en Argentine sous le nom de Julieta
Lanteri épouse Renshaw) et Regine Marie Baptistine LANTERI
Antoine
Lanteri Mot
Province
de Buenos-Aires
Antonio Lanteri, né à La Brigue le 8 septembre 1870, quartier Riva. Il est fils de Victor, fils de Jean Baptiste. Les parents d'Antonio se sont mariés le 23 juillet 1868 à La Brigue.
Il a émigré en Argentine avant 1908.
Il était marié à Maria Giudice et était souffleur de verre à Buenos-Aires. Père de Libertario, Decembrina et Carlos. Grand-père de Maria Lanteri du groupe Facebook, tutti i Lanteri nel mondo.
Le site google Barcos de Agnelli recense tous les passagers des bateaux arrivés à Buenos-Aires de 1882 à 1920 sous forme d'un tableau excel par année. Voici les résultats si on filtre les Lanteri ou les Pastorelli en provenance de Gênes. voici le résultat
Il y a donc très peu de Lanteri sur ces bateaux entre 1882 et 1900. Cela confirme le fait que les Brigasques ont émigrés avant ou peu après le rattachement du Comté de Nice à la France en 1860. La Brigue était exclue du rattachement à la France et restait italienne.