.svg)
La généalogie des Lanteri à Grasse
Curieusement, pour la période 1833-1895, les naissances des Lanteri sont peu nombreuses et les parents ne sont pas d'origine brigasque mais plutôt tendasques.Quelques arbres
Une pauvre histoire de journaliers, rue du four
En 1871, rue du four, la mort de Caroline Lanteri passe pratiquement inaperçue. Triste fin pour celle qui portait un prénom de princesse, celui de Caroline Murat, la soeur de Napoleon Bonaparte qui avait traversé les Alpes-Maritimes mainte fois pour rejoindre son mari en Italie. Pour Caroline, rien ne s'était passé comme prévu !
Elle avait rejoint avec enthousiasme sa soeur Thérèse, mariée à Grasse.
L'été, la vie y était agréable. Les parfumeries employaient beaucoup de journaliers pour la cueillette des fleurs. Caroline aimait travailler dans ces champs de roses centifolia, de jasmin ou d'orangers aux pieds de Grasse. Le travail commençait tôt le matin. Il faisait encore frais. Les premiers rayons du soleil éclairaient la mer et les îles de Lérins. C'était un émerveillement pour Caroline qui avait passé son enfance dans les montagnes, à Lantosque où elle était née ou à Tende chez ses grands parents. La montagne, toujours la montagne, elle en avait soupé de ces villages austères ! Elle préférait les vastes horizon, la mer, la chaleur... Mais ce n'était pas si facile !
L'hiver, elle survivait comme elle pouvait. En plus il fallait payer le loyer de cette pièce où elle logeait, rue du four. Le logement, dans cette ruelle de la vieille ville était sombre et très froid. Mais avec la force de la jeunesse, ce n'était pas un problème. Caroline aimait la ville. On s'y amusait. Caroline aimait aller au bal. Dans le tourbillon des fêtes, elle s'était laissée séduire. Un premier amant l'avait déçue, un deuxième l'avait consolée. Elle espérait bien que son amant aurait reconnu les deux enfants : sa fille Euphrosine et Henri Auguste. Mais la guerre de 1870 avait mis fin à ses espoirs. Envolé le beau militaire.
Heureusement, le parfum entêtant des fleurs permettait d'oublier et de secouer ces idées noires car il ne fallait pas s'endormir. Le travail était payé à la tache et il fallait vite remplir les corbeilles. A midi, toute la récolte devait être portée à la parfumerie. Dans les allées, les travailleuses échangeaient des plaisanteries, elles n'avaient pas la langue dans leur poche mais elles étaient solidaires. Aussi pauvres qu'elle !
Restée célibataire, elle a travaillé dur pour nourrir ses deux enfants.
Sa famille l'avait rejetée. Seule Thérèse, sa soeur ainée était venue quelquefois voir Thérèse et lui porter quelques petits cadeaux, en cachette de Valentin Feniglio, son mari. Il ne voulait pas entendre parler de Caroline : "C'est la honte de la famille !". A cette époque les filles mères n'étaient pas aidées mais rejetées !
Tout s'était enchainé de mal en pis. Thérèse était morte en 1869, Euphrosine avait deux ans. Euphrosine l'avait suivie, morte à 3 ans. Et son bébé Henri Auguste, né au plus froid de l'hiver, l'épuisait par ses hurlements continus. Il avait faim, elle était trop faible pour le nourrir. Caroline n'avait pas atteint l'été 1871. Morte en mai, elle laissait ce bébé de trois mois que les institutions n'ont pas pris en charge, ni hospice, ni orphelinat. Il est mort 10 jours après, rue du four.
Des photos
Documents et références
- Recensement numérisé sur le site des Archives départementales.
- Documents concernant Caroline Lanteri et sa famille : état civil de Grasse :
- actes de décès de Thérèse Lanteri, le 21/10/1869, de Caroline 27/5/1871, d'Euphrosine 13/1/1870, d'Henri Auguste 6/6/1871
- actes de naissance d'Euphrosine 19/10/1867, d'Henri Auguste 20/2/1871
- Pour retrouver ces noms dans la base et suivre leur généalogie; voici le lien ...bonne chance et merci de m'aider à complèter.
Votre ancêtre est peut-être dans la base, cherchez son nom (un seul mot ou le début du mot, exemple guennec ou guen pour Le Guennec) A B C D F G H J L M N O P R S T U V - Autres communes